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L’ONU au Kosovo : leçons de la première MINUK
Par la résolution 1 244 du Conseil de Sécurité, pour la première fois dans l’Histoire, les Nations unies se sont vu confier au Kosovo à partir du mois de juin 1999 une mission d’un nouveau type, visant non plus simplement à maintenir la paix mais à la construire, dans toutes ses dimensions, politique, démocratique, administrative, juridique, économique…
Le texte qui suit tente de tirer, avec le regard de l’acteur, les leçons des dix-huit premiers mois de cette mission placée – après une courte période transitoire menée par le Brésilien Sergio de Mello – sous l’autorité de Bernard Kouchner, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies.
Dans la perspective de missions ultérieures, fondées sur un mandat de même nature, il cherche à faire un certain nombre de propositions fondées sur cette expérience, plus particulièrement à propos :des questions liées à l’établissement de la loi et de l’ordre, et plus spécifiquement les difficultés rencontrées dans la définition du droit applicable ou de l’établissement d’un système judiciaire et policier efficace, multiethnique et impartial ; de celles touchant au processus de démocratisation qui fut amorcé rapidement au travers de l’organisation de premières élections, municipales, dès l’automne 2000, mais aussi du soutien à l’émergence de la société civile et de médias libres et indépendants respectueux des règles déontologiques élémentaires ;
de celles tenant à la création de services publics et d’une administration, dont il fut décidé qu’elle associerait dès le départ les Kosovars de toutes communautés, dans une logique de responsabilisation des acteurs locaux, comme facteur majeur de stabilisation ; et enfin, de celles relatives à la reconstruction et au développement économique, dans une tension permanente entre les impératifs de court terme et la nécessité de créer les bases d’une économie de marché viable sur le long terme.