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Union pour la Méditerranée : le potential de l'acquis de Barcelone
Le succès diplomatique du sommet de Paris du 13 juillet 2008 a créé les conditions favorables pour relancer le processus de Barcelone. Pour que cela se réalise, l’acquis du débat soulevé par les premières propositions de l’Union méditerranéenne doit être pris en considération.
L’une des conditions préalables à la réussite de cette nouvelle initiative méditerranéenne est de déterminer clairement quel est vraiment l’acquis du processus de Barcelone. Toute nouvelle initiative telle que l’Union pour la Méditerranée devrait donc avoir pour objectif de consolider et de renforcer l’acquis de Barcelone tout en préservant sa dimension sociale et la notion d’échange entre les peuples. À cet égard, il ne faut pas oublier que le Partenariat euro-méditerranéen (PEM) – le « processus de Barcelone » – est beaucoup plus qu’un simple processus intergouvernemental de coopération politique. Il implique également de recourir à l’approche communautaire.
La nécessité de réévaluer les défis que doivent relever les pays méditerranéens ainsi que la politique de l’Union à l’égard de cette région se fait de plus en plus pressante. Le PEM est déjà un instrument qui définit avec précision les principes fondamentaux des mécanismes de l’Union européenne visant à instaurer la paix et une démocratie ouverte à tous, et ces principes doivent à ce titre être préservés. En tant que modèle pour le développement de la communauté euro-méditerranéenne d’États démocratiques, il s’accompagne d’une stratégie globale qui favorise la mise en œuvre de réformes dans les pays du Sud, créant ainsi une possibilité de coopération dans le cadre des réseaux trans-euro-méditerranéens qui relient les sociétés civiles des deux rives de la Méditerranée.
Si l’Union pour la Méditerranée n’est pas considérée comme venant compléter le processus de Barcelone et la Politique européenne de voisinage (PEV), elle risque de nuire à leur visibilité et à leur efficacité. Il est fondamental pour la cohérence de l’Union européenne que celle-ci adopte des politiques à long terme cohérentes et efficaces à l’égard de l’Est et du Sud.
Une autre condition préalable au succès de l’initiative « Le processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée » est que ce processus doit faire face à un certain nombre de défis importants dans cette région : l’Islam politique, le renforcement de la sécurité induit par les attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis, le rôle des migrants dans le processus de Barcelone, les conséquences de l’utilisation inopportune de la notion de « choc des civilisations », la persistance des tensions et conflits régionaux, et la nécessité de faire appliquer la règle de droit et les libertés civiles pour un véritable développement économique et social. Dans le cadre de ce processus, l’Union doit également concilier ses propres exigences d’« inclusion dans la diversité » et le fait que de nombreux Européens refusent toujours d’accepter l’hétérogénéité de la société européenne ; sans cette prise de conscience, l’Europe ne pourra jamais engager un dialogue constructif avec les pays du bassin méditerranéen sur la question de l’immigration.