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Le pire des scénarios
Depuis le voyage de Georges Bush en Europe, et notamment sa visite historique dans les locaux du Conseil européen, un vent nouveau souffle sur les relations transatlantiques, et ce vent nouveau vient d’Europe : chacun des thèmes désormais repris en chœur par les responsables américains – les vertus du dialogue et de la négociation, le rôle de l’Union européenne dans le monde, l’importance des moyens d’action non militaires, etc. – semble en effet issu de la rhétorique diplomatique la plus européenne qui soit, telle que l’exprimait dès 2003 la Stratégie européenne de sécurité. Un tel hommage rendu à la pertinence des principes d’action extérieure de l’Union n’est pas si fréquent dans l’histoire des relations transatlantiques qu’il faille se dispenser de le noter. De la même façon, qui mieux que l’Union n’a cessé d’assimiler politique étrangère et promotion de la démocratie ? Après l’intégration des dix nouveaux membres et les perspectives ouvertes pour la plupart des autres pays européens, y compris à la Turquie, aux Balkans ou à l’Ukraine un jour, ce sont en effet près de 600 millions d’Européens qui se trouvent désormais inclus dans l’orbite géomagnétique de l’Union et soumis à toutes sortes de conditionnalité démocratique.
Ces réconciliations des discours européen et américain augurent-elles pour autant d’un partenariat également constructif dans l’action ? La réponse semble positive sur le Liban et sur l’Irak, où l’Union européenne s’est engagée à aider financièrement et concrètement le processus de transition ouvert par les élections du 31 janvier. En revanche, l’épreuve des faits ne semble pas encore concluante, ni sur le conflit israélo-palestinien, où Washington (...)