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Entre Balkans et Orient : l'approche roumaine de la PESC
Une fois membre de l’Union, la Roumanie occupera une place particulière au sein d’une Union élargie, entre les deux régions du continent européen qui demeurent les plus fragiles en matière de sécurité – les Balkans occidentaux et la partie européenne de la Communauté des Etats indépendants (CEI)/Nouveaux Etats indépendants (NEI). Avec ces deux régions, mentionnées dans la Stratégie européenne de sécurité, la Roumanie a partagé des expériences historiques plus ou moins lointaines, notamment celle de la transition post-communiste. Lorsque l’Union aura intégré la Roumanie, qui représentera le 7ème Etat membre en termes de population, de poids de vote au sein du Conseil et de nombre de sièges au Parlement européen, elle disposera de moyens d’action supplémentaires dans ces deux régions, que ce soit pour sa Politique de voisinage concernant les NEI ou pour les Balkans occidentaux.
S’appuyant sur ce constat, sur la culture stratégique de la Roumanie et sur les engagements des autorités roumaines en matière de politique étrangère et de sécurité, la présente étude a pour objectif d’analyser ce que pourrait être la contribution spécifique de la Roumanie au deuxième pilier de l’Union.
Ainsi se révèle une Roumanie déjà bien ancrée dans la communauté occidentale, et ayant des responsabilités accrues dans le domaine de la sécurité de l’Europe et au-delà. On observe de sa part à la fois une propension atlantiste et une accélération de son activité régionale dans sa quête d’un rôle spécifique aux nouvelles frontières extérieures de l’Union. La métaphore la plus courante à Bucarest est à cet égard celle de la transition de l’état de consommateur à l’état de fournisseur de sécurité vers les deux régions voisines.
En ce qui concerne les Balkans occidentaux, son engagement dans les initiatives de coopération régionale, sa contribution aux opérations de gestion de crises menées par l’Union, sa volonté d’offrir une assistance dans les divers domaines de la réforme visant l’intégration européenne, comme le secteur de la sécurité, montrent que la Roumanie est prête à assumer ses responsabilités futures au sein de l’Union.
Pour ce qui est du voisinage oriental, la Roumanie s’attache à approfondir la coopération bilatérale avec tous les acteurs de la région, contribue directement et activement aux formules de coopération régionale, notamment autour de la mer Noire, soutient une implication plus forte de l’UE dans la région en coordination avec l’OTAN ; elle tente ainsi de montrer qu’elle est en mesure de promouvoir les priorités de la Politique européenne de voisinage (PEV) et les intérêts de l’Union, y compris des routes alternatives de transport vers l’Europe des ressources énergétiques de la Caspienne.<br />Enfin, l’analyse de la transformation de l’outil de défense de la Roumanie traduit un souci de synchronisation avec la dynamique de la PESD. Le fait qu’elle participe au processus de développement de capacités de défense de l’Union et contribue aux nombreuses opérations de gestion des crises révèle que la Roumanie est prête à assumer ses futures responsabilités européennes en matière de défense.