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Chute de mur(s)
Sans doute la chute du mur de Berlin en 1989 ne semble avoir eu que peu d’effets directs sur le pays. Les gauches locales, comme toutes les gauches du monde, en ont le plus souffert en perdant de leur superbe. Le mur dans sa chute signifiait alors une certaine mort de la gauche. Mais au moins sa destruction introduisait, dans le contexte marocain, l’idée que les choses les plus solides, les plus durables, celles que l’on croit le moins susceptibles de s’écrouler, peuvent s’effondrer.
Cette certitude est tellement ancrée que les esprits les plus avertis, les décideurs de grande envergure, les faiseurs d’histoire, en proie à l’hésitation ou travaillés par des calculs stratégiques classiques, ont tenté de ralentir les événements, de les reporter, ou de les contourner.
Relevons que, dans le contexte culturel marocain, ce que les acteurs ont considéré comme un problème n’était ni le mur ni la menace de l’impasse, mais le bouleversement, le désordre, le chaos.